La consolation comme vecteur d’éducation éthique et émotionnelle. Étude chez Plutarque, Saint Basile et Porphyre

L’objet de cet article est de montrer que les épîtres consolatoires de Plutarque, Saint Basile et Porphyre ne se limitent pas à manifester la compassion de leurs auteurs pour leurs destinataires. Elles aspirent plutôt à un pouvoir cathartique et heuristique, servant de lampes dans la nuit de l’ignorance et l’oubli des valeurs, et d’onguents sur la rudesse ou les meurtrissures de l’âme. Cela s’apparente à une technique d’éducation à la sensibilité desdits destinataires, de leur capacité à réagir face aux excitations de l’épreuve et du deuil. Nos auteurs emploient des procédures et créent des contenus visant à panser leurs émotions négatives, les encourager, leur faire changer d’attitude, visant à leur permettre de mieux juger et s’adapter aux aléas traumatiques, bref pour les accompagner sur la route de leur affranchissement des pratiques de deuil et des expressions de la douleur mal venues.