2013. Disponible
D'après le journal de Léon Frérot (Biesme)
Description | Extrait | L'auteur | Table des matières | On en parle dans la presse
Book in French. — Léon Frérot était entrepreneur à Biesme (Mettet, Belgique). En 1916, il fut déporté, avec plus de 80 autres travailleurs du village, au camp de Cassel, en Allemagne.
Grâce au journal qu’il écrira au jour le jour, nous comprenons leur refus systématique de répondre aux appels incessants des Allemands pour travailler en exil et connaissons mieux les conditions dans lesquelles ces civils étaient détenus. Dans ce journal sont passés en revue non seulement les états de santé des déportés, les sautes d’humeur des geôliers, les stratégies de survie, mais son récit fourmille également de renseignements relatifs aux habitants de cette commune, dont il fut, pour certains, désigné responsable.
Et c’est tout un pan du passé qui surgit de l’ombre, mais qui faillit bien y rester. C’est, en effet, dans le bric-à-brac d’une caisse au contenu disparate, que lors d’une brocante, il fut tiré de l’oubli, voire de la destruction. Habent sua fata libelli !
En collaboration avec le
Dimanche 3 décembre
Le matin, à 8 heures, on nous fait dire que tous ceux qui désirent aller à la messe doivent sortir et se mettre sur 4 rangs. J’y suis aller, la messe a duré environ une demi heure. Les églises qui sont au nombre de 4 sont immense, dans la nôtre nous étions bien 3 ou 4 milles et elle n’était pas encore pleine. Après la messe on a chanté le cantique de la Vierge : Étend ta main bénie, etc. Il faut avoir entendu la voix de tous ses patriotes s’élevant au seul nom de la Belgique. Qu’elle moment où on est tous ensemble réunis à adressé cette prière à notre pauvre patrie. Le prêtre a prêché en français, a dis de prié pour la paix et pour sa patrie. Ceux qui veulent se confessé et communié peuvent le faire tous les jours.
Le soir Politre a eu une crise d’asmes nous l’avont porté à l’hôpital à 5, moi, Émile Remy, Victor Petit, Jules Davister et Oscar Remy. Où nous l’avont porté il sera beaucoup mieux, car il fait plus chaud et il a de la nourriture suffisante. On nous a promis que nous iront le voir demain.
Des nouveaux train de civils arrive régulièrement toute les nuits, on nous dit qu’il y en a qui parte pour le retour. Est-ce vrai ? On ne le sait pas.
Voici comment notre baraque est distribuée. Nous somme 300 hommes sous les ordres d’un chef qui est un déporté civils comme nous, il est de Maredret, homme instruit et qui parle l’allemand. La baraque est divisée en 12 sections qui on chacun un caporal à leur tête ; les réclamations doivent être faite au caporal qui la transmet au chef. Je suis le caporal d’une sections de 25 hommes, tous de ma connaissance sauf 5 de Fosse. Je désigne 4 hommes de factions toute les nuits. Pendant la journée, on en avait désigné au commencement, mais maintenant il n’y en a plus besoin. La moitié reste couché pendant la journée monte la garde à tous les paquets, car il y a bien la moitié des hommes qui n’ont plus de nourriture qu’il on apporté et il faut prendre beaucoup de précaution.
L'auteur
Docteur en histoire, Jean-Louis Van Belle a consacré ses recherches non seulement à l'industrie de la pierre sous l'Ancien Régime, mais aussi à l'histoire de familles (de Meeus, van der Stegen, Mondron, Lambert). Il s'est fait une "spécialité" de découvrir des documents d'archives aussi rares qu'importants conservés chez des particuliers et donc inconnus des chercheurs. Aujourd'hui, il nous livre un document aussi rarissime qu'inédit concernant la déportation de travailleurs belges en Allemagne en 1916, à savoir un journal écrit dans le camp de Cassel par Léon Frérot, habitant de Biesme (Mettet).
Préface
Remerciements
IntroductionLa déportation de travailleurs belges en Allemagne
La déportation à Biesme
Description de la source
Son auteur
Valeur historique du document
Conditions de vie dans le camp
La faim et les colis
La maladie, le froid
Les rumeurs relatives au retour
Intimidations allemandes
Les menaces
Les promesses d’avantages
Promesses avec « preuves »
Les sanctions
Les tensions
Désœuvrement et ruminations
Les faits divers
« L’isolement hors du monde »
Conclusion
Remarque
JOURNAL DE LÉON FRÉROT (1916-1917)Liste des habitants de Biesmes déportés le 25 novembre 1916 à Cassel (Allemagne)
Table onomastique
Liste et sources des illustrations
On en parle dans la presse…(Pierre Wiame,
L'Avenir, 3/12/2013)
"Jean-Louis Van Belle a été touché par les bons sentiments de cet homme chaleureux, par son patriotisme, son empathie pour le genre humain et son sens des responsabilités. […] L'historien a re-contextualisé et interprété ce témoignage précieux qui n'aurait sans doute jamais existé si Léon Frérot, avant de partir, n'avait eu la présence d'esprit d'emporter avec lui son carnet et son crayon".